Trois semaines dans le désert du Ténéré

ECOLE =  ESPOIR pour les enfants d'un village nigérien

FOUDOUK (Niger) :  500 à 1000 habitants nomades et semi-sédentaires 

dans le désert du Ténéré, à 130 kms d'AGADES, à l'est du Niger. 
Ce pays de 15 millions d'habitants éparpillés sur 
une surface de deux fois la France, est soumis à 
des températures supérieures à 40° pendant 
9 mois de l'année et à des pluies parfois 
diluviennes les 3 mois restants.

Deux problèmes majeurs :
L'eau : située entre 50 et 100m de profondeur dans le sol, elle manque cruellement aux habitants, au bétail, aux plantes.
-  La chaleur  : qui brûle tout essai de culture et les maigres pâturages qui ont poussé pendant la saison des pluies.

Sur ces étendues désertiques où ne poussent que des épineux broutés par les chèvres et les dromadaires, survivent des populations d'éleveurs nomades Peuls woodabé et Touaregs qui doivent parcourir de plus en plus de kilomètres pour trouver les pâturages nécessaires aux troupeaux de zébus, de chèvres, de moutons et de dromadaires. Le réchauffement climatique et les grandes sécheresses menacent de plus en plus, d'années en années, la survie dans ces milieux géographiques hostiles.



Les parents de familles nombreuses (7 enfants en moyenne) n'envisagent aucun avenir d'éleveur pour leurs enfants. La sédentarisation d'une partie des familles permet donc aux enfants de fréquenter l'école, seul espoir d'un avenir meilleur, grâce à une formation professionnelle autre qu'agricole (mécanique, transport...).
Améliorer les conditions de scolarisation représente donc une des urgences pour la population du village de Foudouk.

Pendant les 3 semaines de mon séjour à Foudouk, et grâce à un financement dans lequel le Secours catholique de Dieulouard (France-54380) intervient pour 1/3, nous avons fait construire autour de l'école de  4 classes de Foudouk, un enclos grillagé de 320m de long ainsi qu'une porte à deux vantaux. Cela a permis d'isoler l'école des ovins , bovins et nombreux ânes qui, jusqu'alors, polluaient l'école et la cour de récréation de leurs déjections, augmentant ainsi le risque infectieux favorisé par la température de 40° et les mouches omniprésentes.














Malgré la chaleur, la sécheresse et les difficultés de transport des matériaux, l'entreprise réussit à boucler les travaux en 18 jours, me permettant de quitter Foudouk avec le sentiment d'une mission menée à bien et le plaisir de voir les enseignants et enfants des 4 classes  primaires heureux de travailler dans de meilleures conditions.



Patrick, médecin, en consultation à Foudouk 
Ces trois semaines d'immersion totale dans la vie quotidienne des woodabés avec leurs difficultés de survie mais aussi leurs joies et la qualité de leurs rapports sociaux fut pour moi une découverte... et pour eux la joie aussi de se faire des amis qui connaîtraient leur quotidien, la chaleur, la soif, le manque d'eau, les vents de sable et le soleil écrasant qui brûle tout à l'heure de midi... mais aussi le soir, sous un ciel étoilé magnifique, le calme du repas de mil terminé par un dernier thé avant de goûter la relative fraîcheur de la nuit dans le désert du Ténéré.

Patrick GUERBER, avril 2010
Membre fondateur de yaadal